Entrepreneur : les erreurs à éviter

Quelles sont les erreurs les plus communes chez les entrepreneurs ? Le sujet est développé dans une interview d'Oussama Ammar, co-fondateur de The Family
Sommaire

Erreur N°1 : être seul

Etre seul, c’est dur et déprimant. Or créer une entreprise ou une startup demande du moral et de la volonté. Et sur ce plan, on est beaucoup plus solide à deux.
Statistiquement, les gens seuls échouent.

Le premier challenge d’un entrepreneur : faire rêver les gens. Et ça commence par le fait d’être capable de faire rêver un associé, puis ses salariés.
Les personnes seules ont toujours un gros problème de confiance : en eux et en les autres. Peur de s’engager, de donner… et de se mettre en danger par la confiance accordée.
Il vaut mieux commencer seul que ne pas se lancer ou retarder un projet. Mais il faut être conscient que le jour où un associé intéressant se présente, il faudra le “faire rêver”, et donc lui donner une part significative de la société. Quand on le fait, il faut se protéger, par exemple avec un mécanisme juridique de vesting. Il consiste en une date (quelques années) en dessous de laquelle, si l’associé part, il perd ses parts. Il faut donc donner les parts à priori et se protéger à postériori.

Si ce qu’on est prêt à donner n’est pas suffisant : on n’aura pas les meilleurs

Une ou plusieurs mauvaises expériences d’association peuvent être bénéfique, pour se rendre compte, par contraste, qu’un nouvel associé est vraiment génial 😉

Erreur N°2 : la manière de choisir et d’aborder son marché

Il ne sert a rien de créer une startup si le marché n’est pas géant. Et la seule manière d’y arriver est de se lancer dans une niche. Ca semble paradoxal n’est-ce pas !

La niche n’est pas une finalité, mais… Il faut se fixer un horizon de temps d’exécution court, par exemple une semaine. Et en une semaine, la seule manière d’adresser un marché est la niche. Et en dominant une niche, l’entreprise sera assez rentable pour donner le temps à son fondateur de trouver le moyen de changer de dimension et atteindre un marché plus large.

Une niche ne veut pas dire “petit marché”, mais segment d’un marché (qui peut être immense)
L’intérêt de n’étudier qu’un segment ou niche de marché est cette capacité à tester la réaction des cibles très rapidement.

cible objectif
Cibler une niche, ou “segment de marché” permet de tester la réaction du public visé et de faire évoluer rapidement son offre vers le product market fit

Toutes les startup ont deux phases : avant le product market fit et après

Trouver le product market fit revient à être capable de rédiger l’équation :

Je vends A à telle population, à un prix P, en acquérant les utilisateurs au travers de D

Le jour où on est capable d’écrire cette équation, on peut prétendre conquérir un très gros marché, lever de grosses sommes…
Et la manière de parvenir à écrire cette équation au plus vite, c’est de limiter l’espace, s’adresser à une niche, pour avoir un retour du marché rapide.

Erreur N°3 : ne pas écouter son marché

Le feedback est l’ami de l’entrepreneur. Et celui qui n’écoute pas son marché est voué à l’échec.
Le feedback permet de savoir si on a raison ou tort. Mais il ne sert pas à savoir quoi faire. Il faut donc avoir des convictions par rapport à ce qu’on fait, tout en étudiant la réaction de nos cibles pour savoir si on va dans le bon sens.

Il ne faut considérer que les feedback de sa cible, les autres sont à exclure.

Le feedback data : c’est le fait de voir si la nouveauté fonctionne : ça vend ou pas ? ou alors si le produit est gratuit : est ce que les gens l’utilisent ou pas ?
Par exemple Facebook ne cède pas lorsque les utilisateurs se plaignent d’une nouvelle fonction, si ils l’utilisent.

Il faut donc absorber le feedback de la manière la plus objective possible.

Erreur N°4 : ne pas savoir la différence entre persévérance et obstination

Une startup doit être en croissance, et avoir de la traction depuis le départ. Peu importe les chiffres qui peuvent être petits et qui nécessiteront de la persévérance pour les faire croître, mais il faut de la croissance. Elle doit être mesurée sur l’utilisation la plus en aval du business, par exemple le nombre de personnes qui utilisent un réseau social (et pas le nombre d’inscription), le nombre de ventes et le CA réalisé sur un e-commerce (et pas son trafic)…
Et une fois que la croissance est la, l’objectif est de l’accélérer.

Si la croissance est la, et même si elle est faible au départ, la persévérance permettra de l’accélérer.

Sans croissance, il vaut mieux ne pas s’obstiner, arrêter et recommencer.

Erreur N°5 : savoir recruter les bonnes personnes

1ère règle : un entrepreneur ne devrait jamais embaucher quelqu’un de moins bon que lui.

2ème règle : ne pas embaucher quelqu’un dont on n’a pas pratiqué le travail au moins une semaine, pour ne pas se “faire arnaquer” sur le travail à faire, sa qualité, le temps qu’il prend…

Il vaut mieux louer de l’or qu’acheter de l’argent

Dans une startup, il faut des gens qui sont productifs très rapidement. Donc mieux vaut payer les services d’un freelance très compétent quelques jours qu’un stagiaire qui n’accomplira pas aussi bien le travail en quelques mois…

Il faut bien payer les gens, être fair, et exiger beaucoup en contre partie. 

Erreur N°6 : lancer son produit trop tôt, ça existe ?

La mise sur le marché d’un service ou d’un produit ne se fait jamais “trop tôt”. Même si certains le critiquent, il s’agit de “déception organique” qui participera aussi d’une forme de communication en faveur du produit.

Par contre lancer trop tôt peut être fatal : faire du bruit, convoquer la presse… si il n’y a pas de la matière et de la richesse dans le produit, alors la déception peut être compliquée à rattraper par la suite avec un effet “tout ça pour ça…”. Donc il ne faut faire de lancement que lorsqu’on est mature et qu’on peut avoir besoin d’une remise sous les feux des projecteurs.

Erreur N°7 : mal gérer sa levée de fonds

La première question dont va découler le reste de la réflexion : est ce que je peux lever des fonds ?

Si on peut en lever, alors il faut le faire. Si c’est le cas, il faut :

  • lever l’argent qu’on peut, on n’en a jamais assez dans les débuts d’un projet
  • modulo la dilution maximum de marché acceptable

Si on est capable de lever plus d’argent que nécessaire, une bonne technique est de lever le “nécessaire” à une valorisation donnée, puis de proposer aux investisseurs d’en rajouter, mais sur une valorisation augmentée. Même si certains abandonnent, il suffit que d’autres jouent le jeu pour faire entrer de l’argent avec une dilution moindre.

Ca ne sert a rien de lever au même “prix” l’argent qu’on peut, et l’argent dont on a besoin

Le fait de trop lever d’argent reste un sujet assez utopique en France, et qui concerne plutôt le marché Américain. Si le porteur de projet lève de l’argent sur des valorisations trop importantes, il peut se retrouver sans rien si à la vente “réelle” de la société, le montant de l’achat est en dessous des précédents niveaux de valorisation.

Un bon conseil : lever autant d’argent qu’on peut, et le dépenser comme si on n’en avait pas.

Erreur N°8 : mauvaise relation investisseurs : une des causes de faillites des startups

Avec l’investisseur, trois éléments comptent :

  1. la transparence : dire tout ce qui va ou ne va pas, au travers d’une une communication régulière
  2. la gestion des rapports de force : si l’entrepreneur doit écouter ses investisseurs, il est le décisionnaire qui garde le contrôle de la société. Ecouter, expliquer, oui, mais ne pas leur donner le sentiment d’une co-participation aux décisions.
  3. la fairness : les entrepreneurs devraient vouloir rendre riches leurs investisseurs. Et donc savoir lâcher du lest sur des éléments de négociations (quelques % de valorisation par exemple) pour s’aligner avec l’investisseur et surtout avancer et construire.

Les très bons entrepreneurs ne perdent pas d’énergie à des discussions qui s’éternisent sur des pourcentages ou des montants de valorisation. Ils se calent, avancent et sollicitent leurs conseilleurs et investisseurs dans leur avancement.

Erreur N°9 : ne pas faire ce qu’on n’aime pas faire…

C’est toujours dans les 10 ou 20% de choses que l’entrepreneur aime le moins, que se situent plus de 80% de la valeur. Et cet élément représente souvent le “point faible” de l’entrepreneur : il peut ne pas aimer créer des produits, ne pas aimer parler aux gens pour le faire connaître…

L’entrepreneuriat est une quête de l’excellence à tous les niveaux

On doit exceller dans tous les domaines. Il faut donc être capable d’évoluer sur ses points faibles pour les améliorer en permanence.

Erreur N°10 : confondre l’utile et l’agréable et se tromper sur ce qu’est “le travail”

Attention : les entrepreneurs ont tendance à confondre l’utile et l’agréable, et à faire des choses qui ne sont pas du travail :

  • faire du networking dans des soirées où nos clients sont absents,
  • se faire inviter par quelqu’un de connu…

Ils pensent que leur travail c’est de networker !

La seule chose qui est véritablement du travail c’est : fabriquer des produits et parler avec des clients

Allez un petit mémo pour la fin 😉

  1. Ne pas être seul, c’est plus facile à deux ou à trois. Ne pas retarder son projet pour autant, et savoir en donner assez pour s’associer aux meilleurs
  2. L’objectif à atteindre au plus vite : trouver son “product market fit”. Viser un grand marché. Et en sélectionner un segment (niche) pour avoir un retour client rapide.
  3. Ecouter son marché et ses clients. Ne pas attendre d’eux les idées et la vision. Mais écouter leurs réactions vis à vis du produit. Un produit décrié mais utilisé reste un bon produit.
  4. Sans croissance, poursuivre est de l’obstination. Avec de la croissance, même faible au départ, il faut s’armer de persévérance pour l’accélérer. Et cette croissance est mesurée par l’utilisation la plus en aval du business.
  5. Pour s’entourer des meilleurs et ne pas perdre de temps il faut bien les payer, être fair, et exiger beaucoup d’eux.
  6. Il n’est jamais trop tôt pour mettre son produit sur le marché, y compris si il se fait critiquer (du moment qu’on en parle…). Par contre, attention aux lancements en grande pompes si le produit n’est pas encore à la hauteur. Ce type de lancement est réservé aux entreprises plus matures.
  7. Si on peut lever de l’argent, le faire. Et ne pas lever l’argent dont on a besoin et l’argent qu’on “peut” lever au même prix. Trop lever d’argent reste assez utopique en France.
  8. Avec ses investisseurs, avoir de la transparence (sur le bon et le moins bon, via une communication régulière), une bonne gestion des rapports de force (on les écoute, mais on reste le décisionnaires), et la fairness (rechercher à les rendre riche, à les faire réussir eux aussi) Et être dans l’action plutôt que dans les discussions sans fin sur les valorisation ou pourcentages.
  9. Se renforcer sur ses points faibles : l’entrepreunariat est une quête de l’excellence dans tous les domaines de l’entreprise
  10. Se concentrer sur les deux seuls éléments qui sont vraiment du travail : son produit et sa “traction” clients (parler avec ses clients). Le reste est accessoire.
logo wikilink

Vous souhaitez discuter de votre projet et de l’apport que le SEO et la stratégie digitale pourraient y apporter ?
N’hésitez pas à nous contacter :

Suivez-nous :